Le SU-85 est un chasseur de chars/canon auto-propulsé soviétique utilisé durant la Seconde Guerre mondiale, dont la conception était basée sur le châssis du char moyen T-34. Jusqu'alors les canons auto-propulsés soviétiques étaient également utilisés en tant que canons d'assaut, tel le SU-122 ou encore comme armes anti-char mobiles ; le SU-85 fait partie de cette seconde catégorie.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, les chars russes, tels que le T-34 ou le KV-1, ont une puissance de feu suffisante pour détruire les chars allemands, tels que le Panzer III, ou le Panzer IV.
Mais à l'automne 1942 apparait le char allemand Panzer VI Tigre, qui comporte un blindage tellement épais qu'il est presque impossible à détruire avec le 76,2 mm, le canon standard, à part en s'approchant dangereusement[1]. Au printemps 1943, les Soviétiques reçoivent les premiers rapports du Panzer V Panther, qu'ils rencontrent au combat à la bataille de Koursk en . Cette nouvelle génération de chars allemands va obliger les ingénieurs soviétiques à créer de nouveaux chars, plus puissants.
Ainsi, en , l'armée soviétique commence l'étude d'une nouvelle arme anti-char, ainsi qu'un changement dans l'armement du SU-122. L'effort porte tout d'abord sur l'adaptation du canon lourd de DCA de 85 mm et sur le canon 122 mm A-19, qui étaient tous deux identifiés comme les canons les plus efficaces contre le Tigre. Le SU-122 a lui été réarmé avec un 85mm M1939, qui a donné le SU-85. Mais la coque du modèle devait être refaite, car l'ancien modèle n'était pas fait pour la nouvelle culasse. L'usine de production d'Ouralmach a donc initialement tenté de refuser ce modèle trop couteux, qui lui a tout de même été imposée.
Plusieurs prototypes du SU-85 ont été rejetés à cause de problèmes de construction, mais après plusieurs changements, parmi lesquels le changement du canon pour un D-5T, un prototype a été mis en service sous le nom de SU-85[1]. En même temps, le D-5S de 85 mm, un canon à la fois efficace et fiable, est modifié pour inclure une visée télescopique et un nouveau modèle de mantelet pare-balles ; ce véhicule modifié est renommé le SU-85-II[1].
Le SU-85 est une modification de l'obusier automoteur SU-122, où l'obusier de 122 mm M-30S est remplacé par un canon antichar D-5T. Son châssis est donc basé sur celui du T-34. C'est un véhicule petit et mobile ; l'inconvénient est un blindage relativement léger.
La production du SU-85 a démarré à la mi-1943, et les premiers véhicules ont atteint leurs unités en août. Quand le char T-34 a à son tour reçu un canon de 85 mm pour donner le T-34-85, qui a été produit en masse au printemps 1944, le SU-85 est devenu moins utile[2] et sa production a été arrêtée à la fin 1944, après une production de 2 050 véhicules. Il a été remplacé dans les lignes de montage par le chasseur de chars SU-100, son successeur, armé du canon de 100 mm D-10S.
Il y a eu deux versions : le SU-85 de base avait une coupole de chef de char fixe, avec un périscope tournant ; le SU-85M, amélioré, avait la même casemate que le SU-100, avec la même coupole de chef de char que sur le T-34-85.
Le SU-85 apparut sur le front en août 1943, et fut efficace, mais était très vulnérable face à l'infanterie, et son canon en casemate obligeait le char à se mettre droit devant sa cible pour tirer. Il a servi au sein des forces soviétiques, polonaises et tchécoslovaques sur le front est jusqu'à la fin de la guerre.
Obsolète en 1945, il a été retiré du service actif peu après la guerre, et exporté vers les pays satellites de l'URSS, en Europe et ailleurs.
Le SU-85 est resté en service plus longtemps en Corée du Nord et au Vietnam[3]. Le SU-100, quant à lui, est resté en service bien plus longtemps. Certains SU-85 et SU-100 ont été convertis et utilisés comme véhicules de commandement ou de dépannage[4].
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