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Le FV4201 Chieftain (en anglais, Chieftain signifie « chef de clan ») est un char de combat britannique conçu par la Royal Ordnance Factory dans les années 1960 pour succéder au char Centurion. Lorsqu'il entre en service dans les forces britanniques en 1966, il est considéré comme étant le char le mieux blindé dans les rangs de l'OTAN. Cependant, son moteur peu fiable lui causera de nombreux problèmes de disponibilité durant une grande partie de sa carrière.

Chieftain

Un ancien Chieftain Mk. 5/5 jordanien, en démonstration au musée des blindés de Lešany.
Caractéristiques de service
Service 1966 – 1995 (dans la British Army)
Utilisateurs Royaume-Uni
Israël
Irak
Iran
Jordanie
Koweït
Oman
Conflits / Guerre Iran-Irak
Invasion du Koweït
Production
Concepteur Leyland
Année de conception 1956 – 1961
Constructeur Vickers Defence Systems Ltd.
Production plus de 1 500 exemplaires (produit jusqu'en 1978)
Caractéristiques générales
Équipage Quatre hommes : conducteur, opérateur tourelle, chargeur et chef de char
Longueur 7,5 m (9,99 m avec canon)
Largeur 3,5 m
Hauteur 2,9 m
Masse au combat Mk. 2 : 52,43 t
Mk. 3/3 : 54,06 t
Mk. 5 : 55 t
Mk. 10 : 57,04 t
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type De 16 à 195 mm
Armement
Armement principal Un canon L11 de 120 mm L11 (62 obus)
(64 sur le Mk. 5)
Armement secondaire Deux mitrailleuses L7 de 7,62 mm (6 000 coups embarqués)
une mitrailleuse de réglage L21A1 de 12,7 mm (300 coups)
(150 sur le Mk. 5)
Mobilité
Moteur Moteur Diesel à pistons opposés polycarburant Leyland L60
Puissance Mk. 2 : 650 ch (478 kW) à 2 100 tr/min
Mk. 3/3 : 720 ch (529,4 kW) à 2 100 tr/min
Mk. 5 : 750 ch (551,6 kW), à 2 100 tr/min[1].
Transmission David Brown TN 12 Mk. 3 semi-automatique
Suspension Six bogies à ressorts horizontaux de type Horstmann
Vitesse sur route Mk. 3 : 40 km/h sur route, 9,8 km/h en marche arrière
Mk. 5 : 43 km/h sur route, 14,4 km/h en marche arrière
Puissance massique
Réservoir 950 
Autonomie 500 km

Développement


Le char Centurion prédécesseur du Chieftain avait été conçu pour associer la mobilité d'un char Cruiser et le blindage d'un char d'infanterie, ce qui lui valut l'appellation de char universel. Cependant, l'apparition des char lourd IS-3 et T-10 soviétiques accéléra les événements et obligea les Britanniques à créer leur propre char lourd, le Conqueror, équipé d'un canon de 120 mm. Les contraintes imposées par la masse et le coût des chars lourds poussa les Britanniques à réfléchir au moyen de combiner le blindage et la puissance de feu du canon du Conqueror dans un char du gabarit du Centurion.

Le constructeur Leyland Motors, qui avait déjà été impliqué dans la création du Centurion, avait construit ses propres prototypes d'un nouveau char en 1956, et ceux-ci menèrent à l'établissement, par le War Office, d'une spécification pour un nouveau char. Cette dernière, émise par l'état major, misait sur l'expérience acquise par le Centurion pendant la guerre de Corée et sur les enseignements tirés de la conception du Conqueror. On attendait de ce futur char qu'il soit capable d'engager l'ennemi à longue distance et depuis des positions défensives et qu'il soit résistant face à des tirs d'artillerie moyenne. À ces fins, le canon devait avoir un angle de dévers plus important que les 8° que permettait le Conqueror et un blindage frontal plus important. Il devait également être capable de tirer 10 coups par minute pendant la première minute et 6 coups par minute pendant les 4 minutes suivantes.

Quelques exemplaires des premiers prototypes furent fournis aux troupes pour essais à partir de 1959, ce qui permit d'apporter quelques changements au concept initial. Les plus grosses modifications furent effectuées à l'arrière de la caisse, qui dût être redessinée, afin de résoudre des problèmes de vibrations du moteur et de refroidissement. Ce changement majeur fit prendre du poids à l'engin, qui avoisinait désormais les 50 tonnes. En conséquence, la suspension du char, qui n'était prévue au départ que pour une masse de 45 tonnes, fut renforcée. Les maillons des chenilles durent également être adaptés, afin de préserver l'intégrité des routes, et la garde au sol fut augmentée. Le concept fut validé au début des années 1960.

Les Britanniques et les Israéliens avaient collaboré pendant les dernières étapes de sa conception[2], avec l'idée de fond qu'Israël achèterait la licence et produirait localement le véhicule (via les usines d'IMI - Israeli Military Industries). Deux prototypes furent fournis aux forces de Tsahal, pour une période de test de quatre ans[3]. Les résultats et les importants retours d'expérience engendrés par cette phase d'expérimentations furent pris en compte par le constructeur britannique, mais finalement les politiciens britanniques décidèrent de changer d'avis et stoppèrent le programme[4], ce qui poussa Israël à continuer sur un programme qui lui était propre[5] et qui donnera lieu à la création du Merkava[3].

En 1957, l'OTAN avait spécifié aux différentes forces armées qu'elles devraient utiliser des moteurs polycarburants. Les premiers moteurs BL délivraient une puissance d'environ 450 ch (340 kW) au volant moteur, ce qui signifiait une vitesse maximale d'environ 40 km/h et une performance en mobilité tout-terrain limitée. La performance globale de l'engin était encore plus entravée avec l'emploi d'une suspension à ressorts Horstmann, inconfortable pour l'équipage, et qui transformait en un vrai défi la moindre utilisation hors-piste du véhicule. En raison d'un assemblage sous pression des chemises de cylindres du moteur, des fuites de liquide de refroidissement à l'intérieur du bloc était monnaie courante, résultant en l'apparition d'une importante fumée blanche à l'échappement. À la fin des années 1970, le concept du moteur fut modifié, avec l'apparition du Belzona (un composé à base de polymère), qui fut utilisé pour améliorer l'efficacité des joints des chemises. Les puissances des moteurs furent également revues à la hausse, les dernières versions délivrant quelque 850 ch au volant moteur. Cela améliora beaucoup les performances et la vitesse maximale du char, bien que ses capacités tout-terrain restèrent assez limitées.

Plusieurs aspects de la conception du Chieftain furent d'abord testés en 1956 sur le démonstrateur technologique FV4202 « 40-ton Centurion », dans lequel la position du conducteur était allongée, permettant de réduire la hauteur de la caisse et d'incliner plus fortement le glacis. Sa tourelle moulée, dépourvue de masque, possédait un profil balistique particulièrement étudié.


Description


L'arrangement général du véhicule était classique et similaire à celui des précédents chars britanniques, outre le fait que le conducteur était dans une position centrale et semi-allongée. Sa tourelle profilée abritait le chargeur, assis à gauche du canon, tandis qu'à sa droite se trouvait le tireur, le chef de char étant installé derrière lui, légèrement en hauteur. L'arrière de l'engin était occupé par le moteur polycarburant L60 et sa transmission. L'armement était constitué d'un canon de 120 mm et de deux mitrailleuses de 7,62 mm. Durant son service dans l'armée de terre britannique,pas moins de onze modèles de Chieftain se sont succédé.


Caractéristiques techniques



Armement principal


Détail du canon rayé de 120 mm Royal Ordnance L11A5.
Détail du canon rayé de 120 mm Royal Ordnance L11A5.

Le Chieftain était armé d'un canon à âme rayée L11A5[1] d'une longueur de 55 calibres (6,6 m) et d'un calibre de 120 mm. Il est dérivé du canon américain du même calibre, le M58 équipant précédemment les chars lourds Conqueror britanniques et M103 américains (désigné « L1 gun » sur le Conqueror). Afin de limiter l'encombrement imposé par des douilles en laiton, le L11 utilisait des charges propulsives ensachées, plus communément appelées « gargousses » qui se consument intégralement lors du tir. Sur les chars employant des douille métallique, il était nécessaire de stocker les douilles vides ou de les jeter à l'extérieur après le tir.

La caisse du Chieftain renferme six conteneurs pressurisés en fibre de verre qui contiennent les gargousses. Leur double paroi contenait un mélange de glycol et d'eau sous pression, ce qui valut à ce type d'installation le surnom de « wet-stowage » (rangement humide). En cas de perforation du blindage du char par un projectile, la double paroi des conteneurs se serait brisée et le liquide se serait répandu et aurait imbibé les charges propulsives, leur évitant de créer une déflagration catastrophique[6] en s'enflammant.

En raison de la longueur importante du canon, qui nécessitait un équilibrage et de la place pour son installation, la tourelle présentait un important porte-à-faux vers l'arrière, contenant les radios, les munitions, les équipements de contrôle de feu et d'autres installations de stockages externes.

Un manchon anti-arcure L6A3 enveloppait le canon, permettant de garder le tube à température constante, quelles que soient les conditions climatiques. Le dispositif de frein de tir constituait en deux cylindres à fonctionnement hydraulique, la pièce retournant à sa position initiale à l'aide d'un récupérateur pneumatique. L'élévation du canon se faisait à un angle compris entre -10° et +20° en site, lui permettant d'assurer des tirs en dévers assez prononcé.

Les munitions utilisées comprenaient un obus perforant sous-calibré à sabot détachable de la série L15 et un obus à tête d'écrasement. de la série L31. Des obus équivalents pour l'entraînement des équipages pouvaient également être utilisés. Dans sa version Mk. 5, le Chieftain est capable d'embarquer jusqu'à 64 projectiles : 20 obus APDS et 44 obus HESH mais n'emportait pas plus d'un maximum de 30 APDS (en plus de 24 HESH) en raison du volume plus important des charges propulsives L4 employées avec la munition L15.


Armement secondaire


Un Chieftain Mk.11 en action lors d'une représentation au Bovington Tank Museum.
Un Chieftain Mk.11 en action lors d'une représentation au Bovington Tank Museum.

La tourelle disposait d'une mitrailleuse L8A1 de 7,62 mm coaxiale[1], tandis qu'une mitrailleuse L37A1 du même calibre était montée sur le tourelleau rotatif no 15 du chef de char, elle était commandée à distance depuis l'intérieur de la tourelle, la visée s'effectuant à l'aide d'un gros épiscope no 37 (agrandissement de ×1 à ×10).

Une mitrailleuse de réglage L21A1 de 12,7 mm était accolée à gauche du canon, elle n'était présente que sur les premiers modèles de Chieftain. Tirant des balles traçantes en rafale de trois coups à 240 cartouches par minute, elle était alimentée par une bande de 98 cartouches (300 cartouches au total)[1] et sa portée pratique était de 1100 m avec les munitions L11 et 2 400 m avec les munitions L13. L'augmentation de la portée pratique a vu la dotation en munitions être réduite à (150 cartouches.

Six lance-pots fumigènes de 66 mm à déclenchement électrique étaient installés de chaque côté de la tourelle, chacun ayant une couverture de 100°.


Optiques et conduite de tir


Le tireur disposait du viseur télescopique AV, no 1, Mk 2 plus communément appelé TLS (Tank Laser Sight, vision laser du char). Le système de contrôle de tir était le Marconi FV/GCE Mk.4. Le chef de char disposait d'un tourelleau rotatif dotée de neuf blocs de vision, lui permettant de voir sur 360°, et d'un projecteur infrarouge parallèle à la ligne de visée de sa mitrailleuse.

Les organes de visée du char étaient disponibles à la fois pour l'opérateur tourelle et le chef de char. Ils avaient un grossissement variable de x1 à x8 et pouvaient être remplacés par un système de vision infrarouge de grossissement ×3. Le chef de char pouvait tourner son tourelleau pour pointer sa visée sur une cible et ensuite engager le mécanisme de rotation de la tourelle pour que cette dernière se rallie sur la cible, l'opérateur tourelle n'ayant plus qu'à peaufiner la visée.

Le côté gauche de la tourelle était doté d'un grand phare doté d'un filtre infrarouge, asservi au canon de 120 mm, il était installé dans un boîtier blindé[1]. Ce phare avait une portée d'environ 1 à 1,5 km.


Blindage


Le glacis et la partie avant de la tourelle était constitué d'éléments en acier moulé, la nuque de la tourelle et la caisse étant fait en plaque d'acier soudées entre elles. Par rapport au Centurion, son prédécesseur, le blindage du Chieftain était particulièrement profilé, augmentant l'épaisseur du blindage à traverser tout en améliorant les chances de faire ricocher les obus.

Lors de sa conception, la tourelle et le glacis du Chieftain devait être en mesure de résister, sur l'arc frontal (30° de part et d'autre du canon), aux obus perforants de 100 mm de type BR-412 tiré depuis un T-54 à une distance de 640 m[7].

De fines plaques en acier d'une épaisseur de 13 mm, appelées Bazooka Plates, protègent le train de roulement en faisant détonner prématurément les projectiles à charges creuses.

Ce tableau répertorie l'épaisseur réelle du blindage ainsi que l'augmentation de l'épaisseur horizontale offerte par le blindage incliné sur le Chieftain Mark I.

Zone concernéeépaisseur réelleangle d'inclinaison par rapport à l'horizontaleépaisseur à l'horizontale
Masque du canonde 125 à 140 mm30°de 250 à 280 mm
Face avant de la tourelle195 mm30°390 mm
Flanc gauche de la tourellede 120 à 196 mm55°de 146 à 239 mm
Flanc droit de la tourellede 120 à 196 mm65°de 132 à 216 mm
Arrière de la tourelle35 mm
Toit de la tourelle (avant)45 mm5°516 mm
Toit (milieu)25 mm
Toit de la tourelle (arrière)25 mm10°143 mm
Glacis avant85 mm18°275 mm
Avant de la caisse76 mm45°107 mm
Côtés de la caisse38 mm80°40 mm
Arrière de la caisse35 mm84°37 mm
Plage arrière du compartiment moteur20 mm
Plancher16 mm85°18 mm
Déports de caisse50 mm60°57 mm

Surblindage Stillbrew

Au milieu des années 1980, les Chieftain Mark 9 & 10 reçurent le surblindage Stillbrew, conçu par le colonel Still et John Brewer, tous deux membres du Military Vehicles and Engineering Establishment (MVEE). Son développement avait été influencé par la guerre Iran-Irak, où les Chieftain iraniens s'étaient montrés vulnérables face aux obus-flèches soviétiques de 115 mm ainsi qu'aux charges creuses de gros calibre[8].

Le surblindage Stillbrew se compose d'une épaisse carapace en acier moulé composée de sept éléments : cinq sont montés sur l'avant de la tourelle et deux autres sont montés de part et d'autre de l'épiscope du conducteur. Pour éviter la transmission d'une onde de choc lorsqu'un projectile frappe la tourelle, les éléments de surblindage reposent sur une demi-douzaine de feuilles de caoutchouc. Le montage et la fixation du surblindage se fait à l'aide de tiges en acier inoxydable soudées sur la face avant de la tourelle, le surblindage Stillbrew, muni de trous prévus à cet effet pouvait alors coulisser contre les couches de caoutchouc. Une fois bien ajustées, les plaques étaient serrées à l'aide de boulons et les tiges en inox protubérantes étaient coupées. Deux plaques déflectrices étaient également installées derrière les deux grands coffres avants qui surplombaient les déports de caisse.


Mobilité



moteur L60

Le moteur Leyland L60 du Chieftain exposé au Bovington Tank Museum.
Le moteur Leyland L60 du Chieftain exposé au Bovington Tank Museum.

Tous les Chieftain étaient propulsés par un moteur diesel à pistons opposés Leyland L60 à refroidissement liquide et à injection directe. Ce moteur deux temps comportait douze pistons, répartis dans six cylindres disposés verticalement, pour une cylindrée totale de 19 l. Un compresseur Roots étant utilisé comme soufflante à l'admission afin de chasser les gaz brûlés.

Le L60 est dérivé du moteur d'aviation Napier Culverin (en), une version produite sous licence du moteur allemand Junkers Jumo 204, utilisé notamment par les hydravions Blohm & Voss BV 138 de reconnaissance maritime de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Chieftain devait être théoriquement propulsé par un moteur diesel V12 de chez Rolls-Royce, mais deux années supplémentaires étaient nécessaires pour son développement. Les concepteurs du Chieftain ont vu dans le L60 un moteur idéal pour propulser le successeur du Centurion. Outre son aspect relativement compact, combiné à une cylindrée réduite, le L60 offrait la possibilité de faire varier le rapport de compression en changeant la synchronisation des deux vilebrequins, lui permettant de fonctionner avec plusieurs types de carburants. Le moteur polycarburant[1] était une exigence décrétée à l'époque par l'OTAN pour les futurs chars de l'Ouest.

Sur les premiers modèles, tels les Chieftain Mark I, la puissance développée ne dépassait pas les 585 ch. À partir du Mark II, le moteur, sous la désignation de L60 Mark 6A, avait été gonflé pour atteindre les 650 ch. En , la puissance du L60 Mark 7A atteignit 720 ch sur le Chieftain Mark V et enfin 750 ch avec le Mark 9A en mars 1978.

Toutefois, la masse globale du char augmentant avec les années, la montée en puissance des moteurs ne put que modestement compenser la perte de performances engendrée par l'embonpoint de ces véhicules.

Au cours de sa carrière, le Chieftain a souffert d'un grande nombre de problèmes techniques liés à sa motorisation. En effet, le L60 avait été conçu pour fonctionner à un régime constant dans une atmosphère relativement saine et calme. Ces facteurs n'étant pas du tout rencontrés sur un char de combat principal, les secousses, les brusques accélérations et la poussière ont vite fait de pousser le L60 à ses limites. Très vite, des fissures sont apparues au niveau des chemises des cylindres, et les fuites de liquide de refroidissement ou ruptures du joint de culasse ont réduit la durée de vie de certains moteurs jusqu'à ne pas excéder les 100 km. D'autres problèmes concernaient également les ventilateurs de refroidissement et la mauvaise conception du routage des tuyaux véhiculant les liquides à l'intérieur de la structure du char.


Transmission

Démonstration de franchissement d'un Chieftain, au Bovington tank museum, lors d'une journée « Tanks in Action » en 2006.
Démonstration de franchissement d'un Chieftain, au Bovington tank museum, lors d'une journée « Tanks in Action » en 2006.

Le moteur était accouplé à la transmission Merritt-Wilson TN-12 Mk. 3 Hot Shift semi-automatique à six rapports avant et deux arrière. Le passage des vitesses est effectué à la manière de celle d'une moto, avec une pédale pouvant fournir des impulsions vers le haut et le bas. La boîte intègre une direction dite "régénérative", à triple différentiel, la conduite du char s'effectue à l'aide de leviers de direction.


Suspension

La suspension de type Horstmann était constituée de six bogies contenant chacun deux ressorts imbriqués couplé à deux galets de roulement. Chaque bogie offre jusqu'à 242 mm de débattement vertical (159 mm en compression et 83 mm en détente) mais le débattement est réduit à 166 mm (83 mm en compression et 83 mm en détente) si l'un des ressorts du bogie est déjà comprimé par le deuxième galet de roulement[9].


Groupe Auxiliaire de Puissance

Un moteur, plus petit, un Coventry-Climax H-30 Mk. 7A ou Mk. 10A (à partir du Chieftain Mk. 3) à trois cylindres, développant 37 ch pour une cylindrée d'un litre, servait de groupe auxiliaire de puissance (GAP) en alimentant la génératrice et la pompe hydraulique. Il permettait la rotation de la tourelle et le pointage du canon lorsque le moteur était à l'arrêt. Il actionnait également le démarreur hydraulique.


Versions


Sauf précision contraire, cette section de l'article a pour source : l'ouvrage de Dunstan et Sarson, Chieftain Main Battle Tank 1965-2003, paru en 2003[10].

Versions originelles


Chars Chieftain Stillbrew du 14th/20th King's Hussars, peints en camouflage urbain, défilant dans la Straße des 17. Juni à Berlin-Ouest, le 18 juin 1989.
Chars Chieftain Stillbrew du 14th/20th King's Hussars, peints en camouflage urbain, défilant dans la Straße des 17. Juni à Berlin-Ouest, le .

Autres modèles


Un véhicule de récupération/réparation FV 4204 Chieftain ARRV, construit en 1976 et utilisé au cours de la première guerre du Golfe. Il est exposé à la North Cornwall Tank Collection, à Dinscott.
Un véhicule de récupération/réparation FV 4204 Chieftain ARRV, construit en 1976 et utilisé au cours de la première guerre du Golfe. Il est exposé à la North Cornwall Tank Collection, à Dinscott.
Un exemplaire de la version du génie AVRE, transportant une fascine sur Salisbury Plain, lors d'une démonstration au public. Cet engin est également équipé de griffes devant le châssis, permettant d'écarter les mines du passage de ses chenilles.
Un exemplaire de la version du génie AVRE, transportant une fascine sur Salisbury Plain, lors d'une démonstration au public. Cet engin est également équipé de griffes devant le châssis, permettant d'écarter les mines du passage de ses chenilles.

Variantes



Histoire opérationnelle


Un ancien Chieftain Mk.V iranien, dans un musée russe.
Un ancien Chieftain Mk.V iranien, dans un musée russe.
Des carcasses de Chieftains servant de cibles à Lulworth Ranges (2008).
Des carcasses de Chieftains servant de cibles à Lulworth Ranges (2008).

Il a servi au cours de la guerre Iran-Irak, dans les forces iraniennes, et lors de l'invasion du Koweït en 1990.

Comme ses concurrents européens, le Chieftain bénéficia d'un large succès à l'export vers le Moyen-orient, mais, contrairement au Centurion, il ne fut adopté par aucun autre pays membre de l'OTAN ou du Commonwealth.

Le Chieftain prouva qu'il était efficace au combat et qu'il était possible de le faire évoluer, avec améliorations d'ordre général ou pour des besoins localisés. L'engin fut continuellement amélioré au cours de sa carrière, jusqu'au début des années 1990, lorsque sa relève fut effectuée par le Challenger 1. La version ultime du char, utilisée par la British Army jusqu'en 1995, incorporait le blindage Stillbrew, l'Improved Fire Control System (IFCS) et le Thermal Observation Gunnery Sight (TOGS). Le dernier régiment britannique à avoir été doté de Chieftains était le 1st Royal Tang Regiment, qui était basé à Aliwal Barracks, Tidworth.

Le premier modèle apparut en 1967. Le Chieftain fut livré à au moins six pays, parmi lesquels l'Iran, le Koweït, Oman et la Jordanie. Un accord pour des ventes et une production locale en Israël fut annulé par le gouvernement britannique en 1969[12], malgré l'accomplissement d'un effort considérable, de la part des Israéliens, dans la production de données techniques et tactiques destinées à la mise au point de ce char, en particulier la capacité à opérer efficacement en environnement désertique et la démonstration de l'intérêt d'utiliser des positions couvertes pour le combat (hull down). Deux exemplaires furent livrés aux Israéliens, afin d'être testés de manière intensive par les forces de Tsahal. Cette expérience mena à la création locale du char Merkava, dont le programme de développement fut dirigé par le général Israel Tal, lequel avait étroitement travaillé avec les Britanniques durant la phase d'expérimentations de quatre ans du Chieftain[3].

La vente étrangère la plus massive fut effectuée en direction de l'Iran qui, à la recommandation du général Tal[3], prit livraison d'environ 900 véhicules avant la révolution de 1979[13]. Le char fut utilisé de manière intensive pendant la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988, incluant la plus importante bataille de chars du conflit, la bataille de Nasr, pendant laquelle les résultats furent assez mitigés, les casses moteur fréquentes étant causées par une maintenance négligée. Seules quelques douzaines de Chieftains iraniens parvinrent à survivre à la guerre. Ironie du sort, à la fin de la guerre les Irakiens possédaient plus de Chieftains que les Iraniens[14].

Les Chieftains koweïtiens participèrent aux combats lors de l'invasion du Koweït en 1990. La 35e brigade blindée koweïtiennes prit part à la bataille des ponts, le , face aux éléments des divisions irakiennes Hammurabi et Medina, avant de se retirer au-delà de la frontière saoudienne[15]. 136 Chieftains koweïtiens furent perdus, seulement quelques dizaines parvenant à survivre à la guerre[16],[17].


Utilisateurs et nombre d'exemplaires reçus



Anciens utilisateurs



Utilisateurs actuels


Des Chieftain omanais du régiment blindé du Sultan en 1981.
Des Chieftain omanais du régiment blindé du Sultan en 1981.

Bibliographie


 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.


Ouvrages en anglais



Notes et références


  1. (en) « Chieftain MBT Main Battle Tank (1965) », Military Factory, (consulté le )
  2. (en) Dexter Phoenix, « Israel and Depleted Uranium », sur Salem-News.Com, Salem-News, (consulté le )
  3. (en) « The Knight that gave birth to the Chariot », Armored Corps Magazine, (consulté le )
  4. (en) « House of Commons will hold debate on issue of sale of Chieftain tanks to Libya », Jewish Telegraphic Agency, (consulté le )
  5. (en) « Chieftain Main Battle Tank », sur Science.howstuffworks.com, How Stuff Works, (consulté le )
  6. (en) Simon Dunstan et Peter Sarson, Chieftain Main Battle Tank 1965–2003, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 1-84176-719-0, EAN 978-1841767192, lire en ligne), p. 6
  7. (en) F.V.R.D.E. Abridged Specification No 43, , 7 p., p. 3, 4
  8. (en) « Stillbrew Armor », History Wars Weapons, (consulté le )
  9. (en) Richard M. Ogorkiewicz, Technology of Tanks, Londres, Jane's Information Group, , 500 p. (ISBN 978-0710605955), p. 318
  10. Simon Dunstan et Peter Sarson, Chieftain Main Battle Tank 1965-2003, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-84176-719-2).
  11. (en) Dick Taylor, Chieftain Main Battle Tank 1966 to Present, J H Haynes & Co Ltd, , 160 p. (ISBN 978-1-78521-059-4), p. 144-145
  12. (en) Paul Reynolds, « Files reveal British-Israel tank secrets », BBC News, (consulté le )
  13. (en) « Trade registers », SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) (consulté le ) (chercher Uited Kingdom → Iran, 1950–2008)
  14. (en) Maedh Ayed Al-Lihaibi (colonel), « An analysis of the Iran-Iraq war : military strategy and political objectivies » [PDF], Air War College, (consulté le )
  15. (en) Major Robert A. Nelson, The Battle of the Bridges, Armor (magazine), , 54 p. (lire en ligne [PDF]), p. 26–32
  16. (ru) Aleksei Brusilov et Leonid Karyakin, « Танки в операции «Шок и трепет» », Tankomaster,
  17. (en) John Pike, « Kuwait - Army Equipment », Globalsecurity, (consulté le )
  18. (en) Vehicle & Aircraft Holdings within the scope of the Conventional Armed Forces in Europe Treaty Annual : 2015 edition, Ministère de la Défense (Royaume-Uni), , 16 p. (lire en ligne), p. 4.
  19. (en) Stephen Hughes, The Iraqi threat and Saddam Hussein's weapons of mass destruction, Trafford Publishing, , 526 p. (ISBN 1-55369-163-6, EAN 978-1553691631, lire en ligne), p. 304
  20. Jean-Marc Nesme, « Rapport fait au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République d’Irak relatif à la coopération dans le domaine de la défense » [PDF], sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  21. (en) John Pike, « Iranian Ground Forces Equipment », Globalsecurity, (consulté le )
  22. (en) « Trade registers », SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) (consulté le ) (chercher Uited Kingdom → Jordanie, 1950–2008)
  23. (en) « Trade registers », SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) (consulté le ) (chercher Uited Kingdom → Oman, 1950–2008)

Liens externes


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[de] Chieftain (Panzer)

Der Chieftain (engl. "Häuptling", "Anführer") war ein britischer Kampfpanzer, der in den 1950er-Jahren entwickelt und 1961 erstmals der Öffentlichkeit vorgestellt wurde. Zum Zeitpunkt seiner Einführung war der Chieftain einer der bestbewaffneten und am besten gepanzerten Panzer der Welt. Die schwere Panzerung führte jedoch zu einer eingeschränkten Beweglichkeit. Insgesamt wurden etwa 1800 Exemplare produziert. Der Panzer kam in verschiedenen bewaffneten Konflikten zum Einsatz, darunter dem Ersten und dem Zweiten Golfkrieg.

[en] Chieftain (tank)

The FV4201 Chieftain was the main battle tank of the United Kingdom during the 1960s–1990s.

[es] Chieftain

El FV 4201 Chieftain fue el carro de combate principal del Reino Unido en las décadas de 1960 y 1970. Fue uno de los carros de combate más avanzados de la época, en el momento de su introducción en 1966 poseía el cañón principal más potente y el blindaje más fuerte de entre todos los tanques del mundo.[2] Fue de lejos, el carro de combate mejor protegido de occidente hasta la llegada de los carros de combate de 3ª generación.[3] El Chieftain también introdujo la posición supina del conductor (acostado hacia atrás), permitiendo una gran inclinación del casco y un peso reducido.
- [fr] FV4201 Chieftain

[ru] Чифтен

«Чи́фтен» (англ. Chieftain — «вождь») — основной боевой танк Великобритании, состоявший на вооружении армии Соединённого Королевства в 60-х и 70-х годах XX века. Сочетая в себе высокую огневую мощь с мощным бронированием, «Чифтен» оценивался специалистами как один из сильнейших западных танков того времени. На этой машине впервые[4] было установлено полулежачее кресло водителя — конструкция, позволившая значительно уменьшить высоту танка.



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