Le camion équipé d’un système d’artillerie (CAESAr) est un canon automoteur français en service depuis la fin des années 2000 dans les forces armées françaises et exporté dans plusieurs pays. C'est un canon de 155 mm, long de 52 calibres (soit un peu plus de huit mètres[1]) conçu et fabriqué par Nexter Systems à Bourges et intégré par Nexter sur son site de Roanne, monté sur la plate-forme arrière d’un camion.
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CAESAr
Engagement d'un CAESAr français en Irak en 2018
Caractéristiques de service
Utilisateurs
France Arabie saoudite Belgique Danemark Indonésie Maroc République tchèque Thaïlande Ukraine
Conflits
Guerre d'Afghanistan (2001-2014) Conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande Guerre du Mali Seconde guerre civile irakienne Guerre civile syrienne Guerre civile yéménite Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022
Cabine blindée: protection contre les tirs de 7,62 mm (niveau 2 STANAG 4569). Une nouvelle cabine est proposée assurant une protection contre les mines (niveaux 2a et 2b) et les IED
Armement
Armement principal
Canon de 155 mm/52 cal. à chargement semi-automatique. Portée: 4,5 km à 42 km (obus ERFB), plus de 50 km (obus roquette), jusqu'à 2 000 m en tir direct
Mobilité
Moteur
Diesel
Puissance
215 ch (6 × 6) 410 ch (8 × 8)
Vitesse sur route
100 km/h sur route (50 km/h en tout-terrain)
Puissance massique
Autonomie
600 km
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Il complète la gamme 155 mm équipant l'armée française en fournissant un matériel intermédiaire entre la très grande facilité de projection mais la faible protection du personnel du canon tracté 155 TRF1 et la très haute protection (y compris NRBC) mais la faible mobilité des canons autotractés AuF1. Les cinq artilleurs sont peu protégés (davantage cependant que dans le cas d'un TRF1), mais ce canon est beaucoup plus mobile qu'un automoteur d'artillerie classique, notamment l'AuF1. Le véhicule a été initialement monté sur un camion 6 × 6. Une seconde version sur un châssis 8 × 8 est ensuite proposée, améliorant la protection des personnels.
En 2020, 401 véhicules équipés ont été vendus au total, dont 77 pour l'armée française et 324 à l'export, toutes versions confondues.
Le coût unitaire du système est de 5 millions de dollars américains[2] pour la version 6 × 6.
Historique
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Un CAESAr sur châssis Unimog U2450.
Le système CAESAr a été développé dans les années 1990 en tant que démonstrateur technologique par GIAT Industries. Révélé au public en 1994, un exemplaire de pré-production effectue des essais dans l'armée de terre quatre ans plus tard[3].
En décembre 2004, la Délégation générale pour l'Armement octroie à Giat Industries l'équivalent de 358 millions de dollars US pour la construction de 72 canons automoteurs, considérant cette option plus économe que le programme de modernisation AuF2. En juillet 2008, le premier système CAESAr est réceptionné[4].
Le coût opérationnel du CAESAr est annoncé par le constructeur Nexter comme particulièrement économique, notamment en regard du coût opérationnel des automoteurs blindés, avec un coût de possession quatre fois moindre qu’un automoteur blindé à chenilles et équivalent à celui d’un canon tracté avec son tracteur.
Son coût de maintenance serait trois fois moindre que celui d’un automoteur blindé à chenilles par la facilité d’entretien du châssis[5].
D’après Nexter, il a été produit en février 2017 à 270 exemplaires, a tiré plus de 80 000 obus et «couvert une distance de plus d’un million de kilomètres».
Caractéristiques
Exercice de tir par le 93e régiment d'artillerie de montagne.68e régiment d'artillerie d'Afrique
Les différents châssis offrent une grande mobilité en termes de franchissement: pente de 40%, dévers de 30%, gué jusqu'à 1,20 m. Un système de télégonflage permet d'adapter au mieux la pression des pneumatiques en fonction du type de sol rencontré. Le véhicule peut atteindre 100 km/h sur route et 50 km/h en tout-terrain;
Armement
Canon de 155 mm / 52 cal. conforme au NATO Joint Ballistics Memorandum of Understanding (JBMoU) ERO (18 coups en version 6 × 6 et 36 coups en version 8 × 8) à chargement semi-automatique
Portée
4,5 km à 42 km (obus Extended Range, Full Bore), plus de 50 km (obus roquette), jusqu'à 2 000 m en tir direct;
Capacité de tir
6-8 coups/min
Guidage
Pointage par centrale inertielle, conduite de tir par calculateur;
Munition
Toute munition de 155 mm au standard OTAN comme l'obus BONUS antichar spécifiquement proposé avec cette pièce d'artillerie et utilisé pour la première fois au combat le [6] ou de type ERFB ou le M982 Excalibur qualifié en 2019[7]. Un obus F1 a une flèche maximale (altitude atteinte par le projectile) de 14 772 m pour un tir plongeant à 38 km, et de 19 456 m pour un tir vertical à 34 km[8].
Chaque pièce dispose de son propre calculateur balistique intégré et autonome ainsi que de son système de navigation. Le pointage est automatique et ne demande aucune action humaine. La position de l'objectif peut être introduite par l'équipage ou par transmission de données radio depuis un centre de commandement ou un observateur avancé. Toutes ces opérations d'acquisition de données (objectif, paramètres météo…) et de calcul balistique sont effectuées en temps masqué lorsque la pièce rallie son point de tir.
L'ensemble de ces dispositifs permet de réduire à moins de trois minutes le délai entre l'arrivée sur le point de tir (moins de 60 secondes pour la mise en batterie) et le départ (moins de 40 secondes pour la sortie de batterie), après avoir délivré une salve de six coups, rendant inefficaces les tirs de contre-batterie.
Le CAESAr est basé sur un concept de mobilité qui répond aux nécessités de projection des forces sur des théâtres extérieurs. Son aéro-transportabilité sans préparation sur C-130 en version 6 × 6 en est la meilleure illustration. La version 8 × 8 est quant à elle aérotransportable par A400M.
Utilisateurs
CAESAr du 40e régiment d'artillerie sur la Place de la République de Metz le 13 juillet 2018Pays utilisateurs
Arabie saoudite
76 exemplaires ont été commandés le par un client non précisé par Nexter. Selon Liberation, il s'agirait de l'Arabie saoudite et les premiers exemplaires (une vingtaine) devaient être livrés en 2009[9]. La commande portait en fait sur 76 commandes fermes et 4 options (confirmées dès janvier 2007), les deux premières unités étant assemblées en France et les 78 autres sur place, en Arabie saoudite[10]. La Garde nationale d'Arabie saoudite a réceptionné les quatre premiers exemplaires en mars 2010[11]. Une seconde commande de 52 CAESAr permet à l'Arabie saoudite de disposer de 132 pièces d'artillerie, ce qui en fait le client le plus important.
Belgique
9 exemplaires CAESAr NG 6 x 6 sont commandés le 13 mai 2022 : la ministre de la Défense signe avec son homologue français, Florence Parly, l’accord intergouvernemental CaMo 2 confortant le partenariat stratégique entre les deux pays et leur volonté d’œuvrer à une défense européenne. Cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG dont la livraison est prévue en 2027. Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information (CIS), le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc. Le budget total belge de l’investissement s’élève à 62 millions d’euros.[12]
Le , les autorités belges annoncent l'autorisation de l'acquisition d'une batterie d'artillerie de neuf pièces, à cette date signature d'un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG[13]'[14].
Danemark
Le , ce pays annonce avoir sélectionné le canon CAESAr dans sa version lourde "haute intensité" sur châssis Tatra T8158 × 8 pour remplacer les 32 M109A3 Paladin que compte son artillerie[15]. Le contrat a été signé le pour un montant estimé à 47 millions d'euros[16] pour «15 CAESAr en version 8 × 8 devant être livrés au début de l’année 2020 avec une option pour quatre systèmes supplémentaires livrables en 2023», précise l'Organisation danoise pour l'acquisition et la logistique de la défense[17]. Le contrat pour ces quatre unités supplémentaires est signé le [18].
France
77 exemplaires sont commandés en 2004 pour 300 millions d'euros (trois aux écoles, les autres répartis à raison de huit par régiment). Le 93erégiment d’artillerie de montagne de Varces (Isère) a effectué les expérimentations avec cinq pièces. En 2008, Nexter livre 16 CAESAr à l'armée française (1erexemplaire le [19]) et une trentaine en 2009. Le 68erégiment d'artillerie d’Afrique, implanté à La Valbonne, est le premier régiment à percevoir ce matériel, validé opérationnellement et déclaré «apte à la projection sans restriction»[20] au camp de Canjuers le [21] . Une commande supplémentaire de 64 exemplaires avait été envisagée dans la loi de programmation militaire de 2015-2020, ce qui aurait porté l'effectif total de pièces CAESAr dans l'armée française à 141 unités pour remplacer l'obusier tracté TRF1 et l'obusier automoteur AMX AuF1[22], mais elle a été abandonnée en 2013[23]. Au mois d'octobre 2015, le général Jean-Pierre Bosser annonce qu'une commande de 32 canons CAESAr en version lourde 8 × 8 remplacera les AMX AUF1 prévus pour être retirés du service en 2030[24]. La LPM 2019-2025 avec 33 CAESAr6 × 6 commandés en 2022 concrétise l'objectif de 109 CAESAr 6x6 en 2025. Le nombre théorique d'obus à tirer par canon CAESAr chaque année pour l'entraînement est de 110; selon un rapport parlementaire de février 2022, le nombre réellement tiré se situe entre 69 et 74[25].
Indonésie
En 2012, 37 exemplaires sont commandés pour une valeur de 170 millions de dollars, afin d'équiper deux régiments d'artillerie[26]. Après une démonstration dès 2012 avec deux CAESAR français repeints aux couleurs indonésiennes, les quatre premiers véhicules sont livrés en août 2014. Un contrat pour 18 unités supplémentaires est annoncé le , ce qui porte le total des pièces déployées par l'Indonésie à 55[27]. Les 12 premières unités de cette nouvelle commande sont arrivées le à Jakarta[28].
Maroc
Début 2020, le royaume a fait l'acquisition de 36 canons CAESAr. Selon des sources concordantes, Nexter a signé un contrat de 200 millions d'euros portant sur la vente de systèmes d'artillerie sur camion (170 millions) et de ses munitions (30 millions)[29].
République tchèque
52 exemplaires en version 8 × 8 sur un châssis Tatra[30] sont commandés mi-2020, les livraisons sont quant à elles prévues entre 2022 et 2026. Le montant de la transaction s'élève à 224 millions d'euros.
Thaïlande
En avril 2006, le pays commande auprès de la France six canons CAESAr pour équiper l'Armée royale thaïlandaise. Les pièces d'artillerie ont été livrées en 2008. Les canons sont montés sur des châssis Sherpa 6 × 6.
Ukraine
En avril 2022, pour l'aider à se défendre contre l'invasion russe, la France livre douze canons CAESAr à l'Ukraine, plusieurs milliers d'obus et assure depuis le camp de Canjuers la formation d'une quarantaine d’artilleurs ukrainiens au maniement de ces canons[31].
Échecs
Liban
En 2014, le Liban annonce vouloir faire l'acquisition de 24 canons CAESAr[32], financés par l'Arabie saoudite et prévus pour deux batteries. Cet achat fait partie d'une aide financière saoudienne à hauteur de trois milliards de dollars pour lutter contre le terrorisme. Elle comprend l'achat de canons CAESAr, VBC-90, missiles Mistral, hélicoptères AS532 Cougar et autres équipements militaires[33]. Mais le financement a été annulé en février 2016 avant leur livraison[34].
Norvège
Le CAESAr ainsi que trois autres systèmes d'artillerie ont été testés durant le mois de auprès de l’armée de terre norvégienne. Il aurait pu s'agir d'un double contrat puisque le Danemark avait annulé son appel d'offres en 2015 pour se joindre au programme norvégien en vue de faire une commande groupée et diminuer ainsi les coûts[35], mais finalement c'est l'obusier autopropulsé sud-coréen K9 Thunder qui a été choisi par la Norvège[36] et le CAESAr par le Danemark.
Pologne
En 2010, Nexter Systems en collaboration avec deux entreprises polonaises, Centrum Produkcji Wojskowej Huta Stalowa Wola (CPW HSW) tube 155 mm /52 pour Krab et Jelcz Komponenty, proposa une variante du système CAESAr pour le programme d'artillerie expéditionnaire Kryl de l'armée polonaise. D'après les termes de l'accord, CPW HSW s'occuperait de l'intégration du canon de 155 mm CAESAr de Nexter sur un camion 6 × 6 produit par Jelcz Komponenty[4]. Le CAESAr ne fut pas retenu pour ce projet.
Royaume-Uni
L'armée française a prêté deux CAESAr et 19 VBCI à ses homologues de la British Army fin 2014 pour une phase d'évaluation en vue d'une éventuelle acquisition[37]. Aucune commande n'a été effectuée à l'heure actuelle.
Prospection en cours
Colombie: En mai 2022, La Colombie a sélectionné l'obusier Caesar de Nexter dans le cadre d'un effort visant à moderniser ses capacités d'artillerie de campagne de son armée , avec des négociations commençant pour un premier lot de de 4 unités en version 6 × 6, d'une valeur d'environ 35 millions de dollars[38]
États-Unis: Au mois de , les États-Unis lancent un appel d'offres pour un lot de 18 canons automoteurs de 155 mm. Le but est de remplacer leurs canons tractés pour les troupes stationnées en Europe. Le canon CAESAr en version 6 × 6 est sélectionné, les autres candidats sont l'Archer de BAE Systems, l’ATMOS Iron Sabre, le Nora B-52(en) de Yugoimport et son partenaire local Global Military Products, le BRUTUS de AM General et Mandus Group. Les essais débuteront à partir de 2021 pour des premières livraisons prévues en 2023[39],[40].
Irak: En le général al-Muhammadi laisse entendre que Bagdad envisage l’achat de CAESAr pour prochainement équiper les forces irakiennes.[41]
Engagements opérationnels
CAESAr aux nouvelles couleurs de l'armée française, au défilé du 14 juillet 2021.Tir d'exercice d'un CAESAr le 14 août 2009 en Afghanistan.
Afghanistan
Le CAESAr est déployé en opération extérieure pour la première fois en Afghanistan. Durant l'été 2009, huit canons sont déployés au profit des forces françaises en Afghanistan par le 3erégiment d'artillerie de marine et le 11erégiment d'artillerie de marine. Le premier tir a lieu le lorsqu'une douzaine d'obus de type LU211 modèle F8 avec kit RTC (Réduction de traînée de culot) ont été tirés à plus de 30 km pour dégager une compagnie du 3erégiment d'infanterie de marine; la durée du vol parabolique des obus a été de 57 secondes à la vitesse de 954 mètres par seconde[42].
Des soldats français de la Task Force Wagram ouvrant le feu avec un CAESAr à al-Qaïm contre des positions tenues par l'État islamique en soutien aux Forces démocratiques syriennes lors de l'Offensive de Deir ez-Zor, à la frontière irako-syrienne, le .
Liban
Par la suite le CAESAr est déployé par l'Armée française au Liban au profit des forces de la FINUL. Le , 5 CAESAr du 40e RA arrivent au Liban, afin de relever les canons automoteurs AUF1.
Cambodge
En 2011, dans le cadre d'un échange de tirs d'artillerie à la suite du conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande, l'armée thaïlandaise utilise le CAESAr contre des lance-roquettes multiples cambodgiens et affirme qu'elle en a détruit deux[43].
Mali
En , quatre CAESAr sont déployés au Mali dans le cadre de l'Opération Serval, où ils démontreront leur efficacité[44].
Irak
L'été 2016, six canons CAESAr (dont deux pour l'attrition) accompagnés de 150 hommes sont déployés à Qayyarah en Irak dans la perspective de la seconde bataille de Mossoul, sous le nom de «Task Force Wagram». Ils connaissent leurs premiers engagements fin [45],[46],[47],[48]. En quatre mois, un tube a tiré 1 128 coups soit la moitié de sa durée de vie[49].
En , le ministère des Armées français a annoncé le retour en France de la Task Force Wagram et de ses canons CAESAr, dont la mission est terminée à la suite de la prise de Baghouz, le dernier bastion de Daech, ce qui a mis fin au califat territorial de l'organisation terroriste. Florence Parly, ministre des Armées, s'est rendue en Irak et a félicité les artilleurs français[50]. Entre septembre 2016 et mars 2018, la Task Force Wagram a assuré plus de 2 400 missions de tirs (que ce soit destruction, interdiction ou éclairement) et tiré environ 18 000 obus dont, pour la première fois en opération réelle, des obus BONUS (BOfors NUtating)[51].
Yémen
En , le site web Disclose a annoncé la présence de certains CAESAr appartenant aux forces armées saoudiennes à proximité de la zone de conflit yéménite. L'utilisation offensive de ces matériels est supposée sans qu'aucune confirmation officielle n'ait été apportée[52],[53].
Ukraine
En mai 2022, l'armée ukrainienne à dévoilé des images confirmant le déploiement de canons CAESAr en Ukraine.[54]
Fabrice Fayet, Détachement de Liaison, Observation et Coordination (DLOC), Centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations, , 62p., PDF (lire en ligne), p.15.
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